Jean-Baptiste JACQUIN, journaliste Justice pour Le Monde, a publié le 30 mai dernier un article relatif aux problèmes d’accès au logement pour les personnes sortant de prison. En cette période de crise sanitaire, de nombreuses personnes détenues éligibles à un aménagement de peine n’ont pu y accéder, faute de place d’hébergement.
Dans son article, le journaliste a choisi de mettre en exergue le placement à l’extérieur, en reprenant l’argumentaire de l’Appel d’Amiens lancé par Citoyens & Justice, qui plus que jamais est d’actualité.
Yannick Anvroin, directeur de l’APRÉMIS à Amiens (adhérente de la fédération Citoyens et Justice) y rappelle notamment le problème de financement de la mesure de placement à l’extérieur qui a entrainé l’abandon de cette mesure par la plupart des associations. En reprenant les propos de Citoyens & Justice, il en appelle à une dotation globale de financement aux associations en fonction du nombre de places.
Jean-Baptiste Jacquin poursuit en reprenant les éléments de l’Appel d’Amiens d’un point de vue budgétaire : « la facturation d’une telle journée apparaît en charge supplémentaire pour l’administration pénitentiaire alors que cela revient 70% moins cher que si la personne était restée en prison. Mais cette charge est indolore, fondue dans la masse ». Ce constat avait déjà été rapporté par Citoyens & Justice devant le Conseil Economique Social et Environnemental lors de son audition en juin 2019.
Qu’est-ce que « l’Appel d’Amiens » ?
Le nombre de personnes en placement à l’extérieur restant très limité (630 personnes en moyenne par jour), le financement accordé à cette mesure apparaît comme un surcoût pour l’administration pénitentiaire. En effet, quelques personnes de plus ou de moins dans un établissement pénitentiaire n’ont pas de conséquences importantes sur les frais de fonctionnement de celui-ci. En revanche, installer 5 000 places d’accueil et d’accompagnement de personnes en placement à l’extérieur en France en s’appuyant sur l’expertise des associations socio-judiciaires permettrait de faire l’économie de 5 000 places de détention soit l’équivalent de la capacité de plus de 10 établissements pénitentiaires.