Plus de 700 personnes, venues de toute la France ont participé aux Assises Nationale du Logement d’Abord organisées à Amiens les 27 et 28 septembre 2018 par la Fédération des acteurs de la solidarité.
Les Assises ont été ouvertes par Philippe DUMOULIN, président de la Fédération des acteurs de la solidarité Hauts de France, avec un discours vibrant et engagé.
Discours d’accueil aux Assises de Philippe DUMOULIN
Après les discours d’accueil de Madame Brigitte FOURÉ, maire d’Amiens, et de Monsieur Marc DEWAELE, vice-président du Conseil Départemental, Florent GUÉGUEN, directeur général de la Fédération a rappelé les 4 conditions de réussite du Logement d’Abord pour la Fédération des Acteurs de la Solidarité, qui défend ce principe depuis 2007 :
- Une politique ambitieuse de production de logements très sociaux,
- Le développement de l’accompagnement social dans le logement,
- Ne rien lâcher sur l’inconditionnalité de l’accueil,
- L’accompagnement au changement des acteurs.
Une première table-ronde a ensuite porté sur la mise en œuvre dans les territoires du Logement d’Abord.
A cette table-ronde, animée par Manuel DOMERGUE, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, Étienne DEMANGEON, président de l’APRÉMIS s’est fait le porte-parole des associations samariennes. Au cours de cette intervention, il a tenu à rappeler les difficultés rencontrées par nos associations ces dernières années du fait de sévères coupes budgétaires du département et de l’Etat sur certaines actions. Mais il a aussi confirmé l’adhésion globale des associations aux principes qui sous-tendent le Logement d’Abord, d’ailleurs déjà mis en œuvre par les associations.
Il a rappelé un point fondamental pour nos associations : le Logement d’abord ne signifie rien s’il n’est pas associé à un accompagnement adapté et individualisé des personnes qui en bénéficient.
Avant de conclure par ces mots « L’accompagnement social vers et dans le logement : plus qu’un coût, un investissement pour l’avenir ».
Étienne DEMANGEON, Président de l’Aprémis, intervenant de la table ronde.
A l’occasion de cette table-ronde, Madame Marie-Hélène FOUBET, qui représentait l’Union Régionale de l’Habitat, avec laquelle la F.A.S. Hauts de France a signé une convention de partenariat ensuite, a rappelé deux éléments essentiels qui font écho avec nos préoccupations associatives :
- La nécessité d’un accompagnement social de dentelle,
- La nécessaire adaptation des textes aux territoires.
Signature de la Convention
Les participants se sont ensuite dispersés en 14 ateliers et 2 mini-conférences pour approfondir les enjeux du Logement d’Abord le jeudi en fin de journée.
Le soir, plus de 200 personnes sont passées par le MICMAC pour une soirée festive (buffet et bal folk), largement organisée par des salariés de l’APRÉMIS. Malgré la fraîcheur de l’air du soir, l’ambiance était joyeuse !
Après une matinée également organisée en ateliers et mini-conférences, les Assises se sont poursuivies par une table-ronde « Point d’étape sur le Plan Quinquennal Logement d’abord ». A côté d’interventions très institutionnelles et insistant beaucoup sur les moyens mobilisés ainsi que sur la nécessité de « transformer le système » et de « faire évoluer les pratiques » de Messieurs Sylvain MATHIEU, délégué interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement, et Jean-Philippe VINQUANT, directeur général de la cohésion sociale, nous retiendrons plus particulièrement l’intervention de Christophe ROBERT, délégué général de la Fondation Abbé Pierre.
Il a rappelé le soutien très fort de la Fondation à la stratégie du Logement d’abord mais également ses interrogations sur les moyens mis en œuvre qu’elle juge bien insuffisant et surtout sur d’autres décisions prises en parallèle (réduction des APL pour les bailleurs sociaux en particulier) qui freinent la production de logements sociaux et viennent en contradiction avec cette stratégie.
Enfin Louis GALLOIS, président de la Fédération, a rappelé la volonté des associations d’être des participants à la construction des politiques publiques, comme la mobilisation pour ces Assises le démontre. Il a rappelé à son tour les conditions de réussites de cette stratégie et les préoccupations des associations, qui rejoignaient les propos de Florent GUÉGUEN et de Christophe ROBERT. Mentionnons toutefois la dernière préoccupation mentionnée : la crainte d’une dérive de l’hébergement vers une simple mise à l’abri ce qui s’observe avec un effort quantitatif significatif en direction de l’hébergement d’urgence mais avec des budgets quasi constants.
Louis GALLOIS, Président de la Fédération des Acteurs de la Solidarité
INTERVIEW DE LOUIS GALLOIS SUR LES ASSISES DU LOGEMENT D’ABORD:
www.youtube.com/watch?v=nFJLe9DntLk&feature=youtu.be
C’est ensuite à Julien DENORMANDIE, Secrétaire d’État auprès du Ministre de la Cohésion des Territoires, qui avait visité le matin la Pension de Famille Hélène Lockert (voir Actualité dédiée), qu’est revenu la responsabilité de conclure ces Assises.
Avec une émotion manifeste, il a défendu les choix stratégiques du gouvernement et, dans un état des lieux en tout début de plan quinquennal, il nous a livré quelques éléments d’évaluation avec les points plutôt satisfaisants (augmentation significative des attributions de logements locatifs sociaux à des ménages sortants d’hébergement en particulier) et d’autres beaucoup moins (difficulté à développer l’intermédiation locative ainsi que le programme « pensions de famille »). Nous retiendrons trois points à suivre pour en évaluer la concrétisation :
- Un remerciement pour l’engagement des associations et un rappel du fait qu’une politique publique ne se construit pas seulement par l’Etat.
- L’affirmation forte – déjà exprimée le matin à la Pension de famille Hélène Lockert – qu’il ne saurait y avoir de Logement d’abord sans accompagnement.
- Un souhait de voir se renforcer les liens entre politique du logement et politique de l’emploi.