A l’occasion des 30 ans du Placement Extérieur à Amiens, comme nous l’avons indiqué dans l’actualité publiée sur notre site internet quelques jours après, cette mesure d’exécution de peine est largement plébiscitée par ceux qui la connaissent bien, et en tout premier lieu par les magistrats qui y recourent.
Mais, paradoxalement, le recours à cette modalité d’aménagement ou d’exécution des peines reste marginal avec 577 personnes concernées au 1er novembre 2018 dont 58 dans notre Région.
Cette situation de marginalité pénalise le recours cette mesure et, à terme, risque fort de la faire disparaitre.
En effet, pour l’Administration Pénitentiaire, le coût d’une journée de placement à l’extérieur à l’APRÉMIS (Hébergement, accompagnement social, psychologique et éducatif, mise au travail, contrôle et relation avec le SPIP et les magistrats) est de 40 €/détenu, et donc nettement plus faible que celui d’une journée de détention (supérieur à 100 €).
Mais, comme le nombre de détenus en placement extérieur reste très limité, ces 40 € sont considérés comme un surcoût pour l’administration car, quelques personnes de plus ou de moins dans un établissement pénitentiaire n’ont pas de conséquences importantes sur les frais de fonctionnement de celui-ci.
Alors que, si les pouvoirs publics décidaient de développer cette mesure comme modalité courante d’exécution des peines (par exemple pour certains délits qui donnent lieu à des condamnations de 6 mois à 1 an de prison aujourd’hui) et d’aménagement de fins de plus longues peines, il serait possible, en s’appuyant sur les compétences des associations socio-judiciaires, et un financement plus stable, de mobiliser en quelques années 5 000 places d’accueil et d’accompagnement de détenus en placement extérieur en France.
Et ces 5 000 places pourraient alors véritablement se substituer à des places de détention en remplaçant entre 10 et 20 établissements.
Ce message, porté pendant les 30 ans du Placement Extérieur à Amiens, a été entendu et même écouté puisque Madame Barbara POMPILI, député de la Somme, s’en est fait l’écho auprès de la Garde des Sceaux dans un courrier qu’elle lui a adressé le 13 décembre dernier.
Courrier Barbara POMPILI – Garde des Sceaux Madame BELLOUBET-PE
C’est un objectif simple et mobilisateur, fondé sur l’efficacité du Placement Extérieur dans la prévention de la récidive, objectif que l’APRÉMIS entend défendre, avec tous les acteurs concernés, notamment les membres de la Fédération Citoyens et Justice.